“Le mois de congé maternité que je pensais suffisant”

“Le mois de congé maternité que je pensais suffisant”

En novembre 2013, j’ai découvert que j’étais enceinte et que j’allais accueillir mon premier enfant en août 2014. Cette nouvelle m’a remplie de joie. À cette époque, je travaillais dans le domaine des communications et possédais ma propre agence de relations médias, principalement centrée sur le cinéma et les festivals. Je travaillais assidûment 7 jours sur 7 et trouvais cela tout à fait normal. Ma passion pour mon travail était telle que je ne voyais pas pourquoi je devrais faire autrement.

 

Au fur et à mesure que mon accouchement approchait, nous nous sommes rendu compte que notre condo d’une chambre dans le plateau ne serait pas adéquat pour accueillir un enfant, donc nous avons déménagé à notre chalet à Bromont. Mon plan initial était simple : prendre un mois de congé maximum et embaucher une nounou pour m’aider à la maison, car je ne pouvais m’imaginer m’éloigner de mon travail si longtemps. J’étais convaincue que prendre un mois pour m’occuper de mon bébé serait amplement suffisant. À ce moment-là, je le croyais sincèrement. J’étais forte et persuadée que je pourrais concilier mon travail et ma nouvelle vie de maman sans aucun problème.

 

Cependant, la réalité s’est avérée bien différente de mes attentes. Mon fils Bastien est né prématurément à 38 semaines, mais l’accouchement s’est bien déroulé, même si je n’avais suivi aucun cours de préparation prénatale. Je croyais en moi et j’étais plutôt sereine à l’idée d’accoucher. Après 3 jours, pendant lesquels j’ai dû faire face à des défis liés à l’allaitement, nous sommes rentrés à la maison avec ce nouvel amour de ma vie, mon fils qui a fait de moi une maman. 

Les premiers jours à la maison étaient empreints de douceur, mais également d’épuisement. Les rythmes de mon bébé régissaient désormais notre quotidien, faisant disparaître la notion de jour et de nuit. Je me suis sentie prête à sortir avec lui en poussette dès ses 5 jours, car je pensais que c’était ce qu’on devait faire avec un nouveau-né. Mais j’étais loin d’être préparée à cette nouvelle réalité. Je me sentais terriblement mal et affaiblie, sans savoir pourquoi je n’arrivais pas à gérer cette situation. J’avais de telles douleurs à l’entre-jambe, j’avais l’impression de ressentir mon périnée à hauteur de mes genoux! 

 

La raison de mon malaise était simple : j’étais capable d’accoucher sans préparation, mais pas prête du tout pour le “quatrième trimestre” qui suit la naissance. Celui-ci est bien moins instinctif. À seulement 7 jours après la naissance de mon fils, j’ai attrapé une infection urinaire, ce qui a rendu la situation encore plus compliquée. 

J’ai commencé à réaliser que je n’avais aucune envie de retourner travailler aussi rapidement. De plus, la personne censée me remplacer n’était pas en mesure de le faire correctement, ce qui m’a obligée à reprendre un important dossier seulement 3 semaines après avoir accouché, alors que j’étais épuisée.

Je me souviens d’un moment en particulier, lorsque j’ai descendu les marches pour aller à mon bureau au sous-sol et que j’ai tâché toutes les marches de sang à cause des lochies. Au lieu de prendre soin de moi, j’ai simplement pris une douche rapide avant de me mettre au travail. Avec le recul, je suis encore étonnée d’avoir agi ainsi et de ne pas avoir respecté cette période d’or avec mon bébé, ce moment précieux pour mon corps. J’ai regretté cette décision à maintes reprises.

Certaines personnes sont à l’aise de se comporter ainsi, mais pour ma part, j’ai eu de nombreux regrets. Je me suis rendu compte qu’on ne peut vraiment comprendre ce que cela signifie d’être mère tant qu’on ne l’a pas vécu. On pense que tout se passera bien, car on ne sait pas ce qui nous attend. On ne sait pas que l’essentiel pour les semaines à venir sera de s’occuper de ce petit être que l’on vient de mettre au monde. Le travail devient alors secondaire. Notre corps a besoin de guérir, et notre être tout entier est en phase d’apprentissage. Tout ce qu’on souhaite, c’est être avec notre bébé.

J’ai dû vivre cette expérience pour la comprendre pleinement.

Heureusement, j’ai réussi à trouver une nounou formidable, Lucie, une mamie pleine de douceur qui nous a accompagnés, Bastien et moi, à la maison. Elle m’a permis d’allaiter mon bébé lorsqu’il en avait besoin, malgré ses intolérances et régurgitations intenses. 

 

Est-ce que j’ai agi de la même façon lors de ma deuxième grossesse ? NON ! Une année complète de congé prévue, un vrai temps d’arrêt. Bon, d’accord, c’est à ce moment que j’ai choisi de suivre ma formation de Doula postnatale et de lancer 4T, mais c’était agréable de le faire. Surtout, j’avais ce désir, ce besoin criant d’aider les nouvelles mères, qu’elles soient bien informées, pour qu’elles puissent prendre une décision éclairée concernant le 4e trimestre.

 

4T, c’est pour 4e trimestre. Pour que le message de ce moment doux d’arrêt soit transmis encore et encore, avec des produits adaptés à cette période, pour une récupération physique et mentale optimale. 

 

Avec bienveillance, Geneviève